lundi 18 avril 2016

Jour 7 – Samedi 2 avril



Amère déception cette nuit. Alors que celle-ci s’annonçait propice aux aurores boréales (ciel dégagé et facilité d’extraction depuis la cabane) nous n’aurons pas la chance de voir la pluie de photons promise. Le ciel étoilé est magnifique, mais malheureusement aucune lueur dansante à l’horizon. Il fait -15° à 23h30, le froid commence à mordre sévèrement mon visage et je rentre donc rapidement me recoucher pour retrouver la chaleur relative des -10° de la cabane. A 3h du matin la cabane frisonne sous les assauts du froid. Il fait -20° à l’intérieur et tout à gelé, des poches d’eau jusqu’aux pieds de Maël, qu’il ne retrouvera qu’après quelques heures de marche au soleil. Au réveil, chacun tente de réchauffer et de dégeler tout ce qui doit être consommé. Il est 8h15, c’est un jour de repos aujourd’hui car il faut recharger les batteries, et en particulier celles de Romain, bien entamées la veille. Nous décidons donc de ne faire que 7 kilomètres et de pousser jusqu’à la prochaine cabane indiquée sur la carte, dans une vallée qui part vers l’Est. Nous voulons y déposer les pulkas et les sacs pour gravir un des sommets alentours. Romain se débat avec sa fièvre mais il tire fièrement sa pulka jusqu’au campement. Malheureusement la cabane visée s’avère fermée et nous y rencontrons deux Suédois venus par une autre vallée avec la même idée de s’y poser. Nous décidons de revenir un peu sur nos pas pour établir le camp en bas du sommet choisi, un 1700 m sans nom, que nous baptiserons Rẻlm après l’avoir vaincu (nos 4 initiales). Nous avons 900 mètres de dénivelé à arpenter, légers, avec nos seuls skis aux pieds, et la sensation de s’élever vers les hauteurs du Sarek, que nous avons sillonné sur deux dimensions depuis 6 jours, est agréable. Romain souffre le martyre, mais il parvient à se hisser au sommet à la force de sa fierté. Il ne gardera certainement pas un aussi bon souvenir que nous de la montée, mais la vue au sommet suffit à le rendre heureux.

Enfin, ça monte !
Maël en traversée
Le sommet
Les rennes au sommet du Relm
Dans la descente, les difficultés apparaissent pour Luc, en skis nordiques (beaucoup plus fins que les nôtres) et peu habitué à dévaler les pentes lapones en patins à glace. Après trois belles gamelles, il se rappelle que nous sommes à six jours à pied des premiers secours et prend une sage décision : mieux vaut assurer la partie en faisant de longues traversées et des conversions dans les virages. Il arrive entier en bas et rejoint la troupe pour le traditionnel thé de 17h.

Et bim
Luc : "C'est la pire descente de ma vie !"
Maël : "C'est la meilleure descente de ma vie !"
Après une bonne sieste et un café exceptionnellement amélioré (lait et sucre, s’il vous plait !), Romain reprend des forces et retrouve (malheureusement) sa voix pour entonner l’hymne qui m’est dédié, une douce mélodie de Thomas Fersen, intitulée « Zaza tu pues ». Ca sera la chanson du voyage, dont le titre ne pourra plus être démenti au bout de 10 jours…

Notre intérieur douillet
Écriture au coin des fourneaux

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