lundi 18 avril 2016

Jour 8 – Dimanche 3 avril



Encore une nuit sans aurore, le ciel est toujours voilé à 23h37, ce qui permet de vérifier l’hypothèse émise à 19h23. Nous gagnons cependant en température, il fait 3°C dans la tente. Romain n’est pas encore totalement remis, donc nous décidons de faire une deuxième petite journée de 10 km.

Romain ?
C’est un jour blanc qui s’annonce et le vent et la neige nous accompagnent pour le début de la descente de la Rapadalen, la vallée des merveilles qui fait la réputation du Sarek. De notre point de vue, ce jour-là, ça ne sera qu’une enfilade de bouleaux en hivernage, dont les branches noires et les troncs blancs émergent de la brume par petites taches impressionnistes. Le ciel se déchire à 12h et nous décidons de faire la halte à la cabane que nous apercevons de l’autre côté du lac sur lequel nous avons pris notre déjeuner. Mais c’est encore une fausse alerte, puisque lorsque nous nous approchons, nous nous apercevons qu’il s’agit d’une résidence secondaire. Il y a en réalité quatre constructions : une cabane principale tout confort avec 3 lits, un poêle et une cuisine équipée (que nous distinguons par une fenêtre) et trois autres petits cabanons, dont un doit être les toilettes, l’autre sûrement un sauna (on en rêve !) et le dernier peut-être une remise à bois. Bien sûr tout est fermé et comme l’état de Romain ne s’améliore pas, nous décidons de nous arrêter dans le bois à l’arrière, sûrement le jardin d’été des propriétaires. Nous faisons bien de stopper notre progression à 13h ce jour-là, car le temps se dégrade et il se met à neiger à gros flocons à 17h. Nous aurons quand même eu le temps de faire un feu à côté du campement pour faire sécher les chaussettes de Luc dans un état liquide avancé et pour me permettre de finir mon premier livre, le visage et les mains agréablement réchauffés par les flammes, mais les fesses au frais. La neige tombe toujours et les flocons s’épaississent, il est temps de rentrer dans la tente, de préparer son couchage et de rédiger ces quelques lignes.

Super, on y voit rien !
Quand la pause s'impause
Ah, la pause au coin du feu...
Luc et ses chaussettes mouillées... une tendre histoire
Miam, encore du pain noir !
 A mi-chemin du voyage, il est temps de faire le point sur les petits rituels et habitudes du séjour. Concernant la nourriture d’abord. Nos repas sont constitués d’ingrédients roboratifs d’une monotonie rassurante pour nos estomacs privés d’exotisme. Les céréales du matin, le saucisson du midi et les pâtes du soir sont les ingrédients des champions. De temps en temps, une sauce tomate aux petits légumes alterne avec une sauce tomate aux oignons et à l’ail et cela suffit à faire frétiller nos papilles. A déplorer cependant, le manque de sucre dans nos rations et l’envie de dessert qui nous rend fous le midi lorsqu’il s’agit de compter les carrés de chocolat à répartir. En revanche, personne ne se bat lorsqu’il faut reprendre du pain noir (vollkornbrot allemand) ou de la semoule. Concernant le camp maintenant. Lorsque l’on arrive sur un spot jugé parfait (pour son calme, sa vue et sa terrasse ensoleillée), il est d’usage de dégainer les pelles et de terrasser la place. Nous bâtissons des murs en parpaings de neige pour parfaire la défense de notre forteresse face aux assauts du vent. On agrémente également généralement notre habitation d’une entrée à degrés avec des pelles de chaque côté comme plantation ornementale. La tente se déploie alors dans son petit écrin de neige et nous l’arrimons avec tout ce que nous avons sous la main : skis, arbres et cailloux comme ancres à neige. Et puis nous préparons les couchages et c’est la guerre pour les places du milieu (présentant l’avantage de pouvoir dormir sans être avalé par les parois de la tente qui retombent sur les côtés). Quand le sort a décidé de la place des matelas, il est temps de démarrer la corvée d’eau. Le cuisinier s’installe aux fourneaux dans l’abside de la tente (petit auvent sans sol), avec comme seul confort le luxe de pouvoir poser ses fesses sur un petit tapis en mousse. A partir de là, c’est le coup de feu en cuisine et les fourneaux tournent à plein régime d’essence pendant une heure pour faire fondre la neige et remplir les 8 litres de contenants (4 thermos et 2 gourdes). 
Démarrage de l'usine à eau
Coup de feu en cuisine

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