Le roupillon du soir n’aura pas
duré longtemps. A 23h, le vent devient tempête et à 2h du matin les piquets
s’arrachent les uns après les autres. L’armature textile d’un des haubans se
déchire et une rafale fait même décoller Maël de son couchage. C’est la
catastrophe, la tente ne va pas tenir et il faut à tout prix renforcer les
ancrages. Luc et Romain sortent à plusieurs reprises dans les bourrasques pour
réarrimer la tente et remettre en place les pulkas qui se déportent sous la
force du vent. Maël et moi, à l’intérieur, tentons de maintenir le plus droits
possible les arceaux qui plient et menacent de casser. Le vent tourne et nous
craignons que l’avant de la tente ne s’arrache. Le poids d’une pulka et de
toutes les paires de ski sera nécessaire pour arrimer le nez de l’abside.
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Quelle bonne nuit revigorante ! |
La nuit finit par passer, sans
qu’aucun de nous ne trouve le sommeil ni le repos. Nos regards hébétés du matin
en disent long sur ce que nous pensons: comment pourrons-nous tenir douze jours
si nous subissons chaque soir de tels assauts ? Finalement le vent faiblit
et nous profitons d’une accalmie de la tempête à 7h pour manger notre petit
déjeuner et tout plier. A 9h, le vent est même carrément retombé et le soleil
fait son apparition. Il nous accompagnera pendant toute la traversée du lac,
sur lequel je m’entraîne, avec Luc, au maniement des pulkas. Le paysage défile
et se ressemble : longue étendue blanche entre deux berges sur lesquelles
s’arriment de petits arbustes. Nous avons le Sluggá (1279 m) en point de mire
et nous scrutons avec envie cette belle pyramide, mais les sommets alentours ne
sont pas pour nous, car nous avons choisi les itinéraires de fond de vallée
pour faire le plus de kilomètres possibles (environ 20 km/j). A midi, le vent
se lève de nouveau et la nouvelle vallée qui s’ouvre vers le sud marque le
début d’une lutte acharnée contre les bourrasques. Nous perdons l’itinéraire,
mais le retrouvons rapidement après une petite descente non prévue au
programme. Maël, le téméraire, tente le tout schuss en pulka, mais finit en
vrac au fond de la combe. Témoin de la cascade, je préfère jouer la sécurité et
me désharnache. Mon chargement dévale la pente avec beaucoup plus de panache
que moi, qui finira toutes spatules plantées dans la poudreuse.
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La petite balade du lundi sur le lac |
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En avant, tire ! |
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Où est le ciel ? |
L’itinéraire retrouvé nous amène
à 16h à notre deuxième bivouac. Cette fois-ci, nous le choisissons abrité et
dans la neige, afin de pouvoir nous servir des skis comme piquets de tente.
Nous élevons même deux murailles de neige autour du camp pour parfaire notre
défense nocturne. La nuit est beaucoup moins agitée que la veille et nous nous
endormons confiants.
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L'homme et le minéral |
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Trouvez l’intrus (ou les intrus...) |
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Et que ça pellette ! |
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