Amère déception cette nuit. Alors
que celle-ci s’annonçait propice aux aurores boréales (ciel dégagé et facilité
d’extraction depuis la cabane) nous n’aurons pas la chance de voir la pluie de
photons promise. Le ciel étoilé est magnifique, mais malheureusement aucune
lueur dansante à l’horizon. Il fait -15° à 23h30, le froid commence à mordre
sévèrement mon visage et je rentre donc rapidement me recoucher pour retrouver
la chaleur relative des -10° de la cabane. A 3h du matin la cabane frisonne
sous les assauts du froid. Il fait -20° à l’intérieur et tout à gelé, des
poches d’eau jusqu’aux pieds de Maël, qu’il ne retrouvera qu’après quelques
heures de marche au soleil. Au réveil, chacun tente de réchauffer et de dégeler
tout ce qui doit être consommé. Il est 8h15, c’est un jour de repos aujourd’hui
car il faut recharger les batteries, et en particulier celles de Romain, bien
entamées la veille. Nous décidons donc de ne faire que 7 kilomètres et de
pousser jusqu’à la prochaine cabane indiquée sur la carte, dans une vallée qui
part vers l’Est. Nous voulons y déposer les pulkas et les sacs pour gravir un
des sommets alentours. Romain se débat avec sa fièvre mais il tire fièrement sa
pulka jusqu’au campement. Malheureusement la cabane visée s’avère fermée et
nous y rencontrons deux Suédois venus par une autre vallée avec la même idée de
s’y poser. Nous décidons de revenir un peu sur nos pas pour établir le camp en
bas du sommet choisi, un 1700 m sans nom, que nous baptiserons Rẻlm après
l’avoir vaincu (nos 4 initiales). Nous avons 900 mètres de dénivelé à arpenter, légers, avec nos seuls
skis aux pieds, et la sensation de s’élever vers les hauteurs du Sarek, que
nous avons sillonné sur deux dimensions depuis 6 jours, est agréable. Romain
souffre le martyre, mais il parvient à se hisser au sommet à la force de sa fierté.
Il ne gardera certainement pas un aussi bon souvenir que nous de la montée,
mais la vue au sommet suffit à le rendre heureux.
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Enfin, ça monte ! |
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Maël en traversée |
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Le sommet |
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Les rennes au sommet du Relm |
Dans la descente, les difficultés
apparaissent pour Luc, en skis nordiques (beaucoup plus fins que les nôtres) et
peu habitué à dévaler les pentes lapones en patins à glace. Après trois belles
gamelles, il se rappelle que nous sommes à six jours à pied des premiers
secours et prend une sage décision : mieux vaut assurer la partie en faisant
de longues traversées et des conversions dans les virages. Il arrive entier en
bas et rejoint la troupe pour le traditionnel thé de 17h.
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Et bim |
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Luc : "C'est la pire descente de ma vie !" |
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Maël : "C'est la meilleure descente de ma vie !" |
Après une bonne sieste et un café
exceptionnellement amélioré (lait et sucre, s’il vous plait !), Romain
reprend des forces et retrouve (malheureusement) sa voix pour entonner l’hymne qui
m’est dédié, une douce mélodie de Thomas Fersen, intitulée « Zaza tu
pues ». Ca sera la chanson du voyage, dont le titre ne pourra plus être démenti au bout de 10 jours…
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Notre intérieur douillet |
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Écriture au coin des fourneaux |
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