C’est une journée bichromique qui
nous attend, tant au niveau des teintes qu’au niveau de la forme physique. Nous
quittons le camp avec un temps mitigé le matin. Le ciel est gris mais la forme
de la troupe est olympique. Nous décidons donc de couper par l’intérieur le grand
virage que nous devons faire, et donc de passer par les flancs bas du Suotta.
Bonne idée à vol d’oiseau, mais terrible à tir de pulka… La pause déjeuner est
largement la bienvenue pour soulager les reins et les pieds endoloris des
tireurs de pulkas, mais nous subissons de nouveau les assauts d’un vent
glacial, qui nous oblige à manger notre pain/saucisson/fromage avec nos moufles
(tellement pratique).
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Ça se découvre ! Merci le vent glacial... |
A peine entamons-nous la deuxième
partie de la journée que le ciel vire au bleu intégral et que le vent se
couche, pour notre plus grand bonheur. Le Niják dévoile sa face Nord fascinante
et malgré les douleurs et la fatigue qui se font ressentir pour tous, nous
apprécions l’extraordinaire beauté du paysage. Les sommets d’un blanc immaculé saillent
dans l’azur du ciel et les goulottes encaissées tranchent la paroi à l’ombre en
d’étroits sillons bleus. Au fond de cette première vallée des merveilles se
déploie une seconde vallée vers l’ouest, dans laquelle doit se trouver perchée
une cabane salvatrice, au confort vanté par un Français rencontré le premier
jour à Saltoluokta, revenant d’une traversée solitaire d’une semaine depuis
Riksem. Nous partons donc pour faire le détour qui doit nous économiser la
peine de deux heures de pelletage et de montage/démontage du camp. Une heure de
gagnée le soir et le matin, ça n’est pas négligeable et ça permet de dégager du
temps pour de véritables activités de vacances : lire, bronzer, jouer aux
cartes et dormir. Malheureusement, amère déception. Quand, avec Maël, nous
atteignons le point précis sur la carte où doit s’élever l’objet de toutes les attentes,
nous ne trouvons qu’une hutte de Sami (peuple nomade de Scandinavie), en état
d’abandon avancé, faite de branches assemblées en cône et ne pouvant abriter que
trois personnes assises... Nous rassemblons nos membres endoloris et nos
dernières forces pour finalement établir le camp dans une combe ensoleillée non
loin de là. Nous aurons au moins le luxe de prendre le thé sous un chaud soleil
et sans un brin de vent. Je ferai même une toilette intégrale, et apprécierai
une propreté retrouvée, précaire certes, mais revigorante.
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Romain |
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Nijak |
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Maël |
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Nijak, again |
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L'embranchement des vallées et le (petit) détour vers la cabane miracle |
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La cabane où nous avions prévu de passer la nuit... cosy non ? |
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Tea time au soleil |
Ce soir nous mangeons de la
semoule pour 10, les estomacs sont gavés et nous nous couchons à 19h30. Il fait
-7°C.
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Ceci est un piquet de tente, et parfois un ski (ou l'inverse) |
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Il est 20h, pipi et au lit ! |
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