lundi 18 avril 2016

Jour 5 – Jeudi 31 mars – Et au-dessous coule une rivière



C’est une journée bichromique qui nous attend, tant au niveau des teintes qu’au niveau de la forme physique. Nous quittons le camp avec un temps mitigé le matin. Le ciel est gris mais la forme de la troupe est olympique. Nous décidons donc de couper par l’intérieur le grand virage que nous devons faire, et donc de passer par les flancs bas du Suotta. Bonne idée à vol d’oiseau, mais terrible à tir de pulka… La pause déjeuner est largement la bienvenue pour soulager les reins et les pieds endoloris des tireurs de pulkas, mais nous subissons de nouveau les assauts d’un vent glacial, qui nous oblige à manger notre pain/saucisson/fromage avec nos moufles (tellement pratique).

Ça se découvre ! Merci le vent glacial...
A peine entamons-nous la deuxième partie de la journée que le ciel vire au bleu intégral et que le vent se couche, pour notre plus grand bonheur. Le Niják dévoile sa face Nord fascinante et malgré les douleurs et la fatigue qui se font ressentir pour tous, nous apprécions l’extraordinaire beauté du paysage. Les sommets d’un blanc immaculé saillent dans l’azur du ciel et les goulottes encaissées tranchent la paroi à l’ombre en d’étroits sillons bleus. Au fond de cette première vallée des merveilles se déploie une seconde vallée vers l’ouest, dans laquelle doit se trouver perchée une cabane salvatrice, au confort vanté par un Français rencontré le premier jour à Saltoluokta, revenant d’une traversée solitaire d’une semaine depuis Riksem. Nous partons donc pour faire le détour qui doit nous économiser la peine de deux heures de pelletage et de montage/démontage du camp. Une heure de gagnée le soir et le matin, ça n’est pas négligeable et ça permet de dégager du temps pour de véritables activités de vacances : lire, bronzer, jouer aux cartes et dormir. Malheureusement, amère déception. Quand, avec Maël, nous atteignons le point précis sur la carte où doit s’élever l’objet de toutes les attentes, nous ne trouvons qu’une hutte de Sami (peuple nomade de Scandinavie), en état d’abandon avancé, faite de branches assemblées en cône et ne pouvant abriter que trois personnes assises... Nous rassemblons nos membres endoloris et nos dernières forces pour finalement établir le camp dans une combe ensoleillée non loin de là. Nous aurons au moins le luxe de prendre le thé sous un chaud soleil et sans un brin de vent. Je ferai même une toilette intégrale, et apprécierai une propreté retrouvée, précaire certes, mais revigorante.
Romain
Nijak
Maël
Nijak, again
L'embranchement des vallées et le (petit) détour vers la cabane miracle
La cabane où nous avions prévu de passer la nuit... cosy non ?
Tea time au soleil
 Ce soir nous mangeons de la semoule pour 10, les estomacs sont gavés et nous nous couchons à 19h30. Il fait -7°C.

Ceci est un piquet de tente, et parfois un ski (ou l'inverse)
Il est 20h, pipi et au lit !

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